Quel est le rôle d'une poulie d'alternateur ?
Quoi de plus simple qu’une poulie d'alternateur ! Serait-on tenté de s’exclamer de prime abord. C’est vrai. Une poulie, c’est vieux comme la Grèce Antique et c’est juste une roue avec une gorge dans laquelle faire passer une corde. Pardon, une courroie.
En fait, avec la poulie d’alternateur, nous sommes bien loin de ces références antiques et les diverses technologies utilisées dans cet accessoire primordial sont plutôt sophistiquées. Pourtant son rôle est simple : transmettre à l’alternateur la rotation et la puissance du moteur via la courroie d'accessoires.
L’alternateur est conçu pour tourner vite, de façon à fournir un courant de bonne intensité, même quand le moteur est au ralenti. C’est pourquoi la poulie de l’alternateur est plus petite que la poulie de vilebrequin sur l’axe du vilebrequin. Ainsi, quand cette dernière fait un tour, celle de l’alternateur en fait deux ou davantage selon les modèles de véhicules et les types de motorisation et le rotor tourne plus vite.
Cette astuce mécanique a pourtant un défaut : quand le moteur tourne très vite, sur une voiture sportive par exemple, l’alternateur pourrait dépasser sa vitesse de rotation maximale de 18 000 tr/m environ. Dans un tel contexte, cet accessoire électrique risquerait tout simplement de griller.
C’est pourquoi, aujourd’hui, les poulies d’alternateurs disposent souvent d’un système de débrayage pour ne pas dépasser une certaine vitesse de sécurité et, en même temps, un système d’inertie pour ne pas transmettre à l’alternateur les à-coups de la conduite. Sur les modèles anciens, les poulies sont plus simples et n’intègrent pas ces dispositifs de sécurité.
Quelle est la durée de vie d'une poulie d'alternateur ?
Comme pour toutes les pièces mobiles d’un moteur, mais peut-être plus spécialement pour la poulie d’alternateur, sa durée de vie dépend de la conduite et de l’usage.
Si la durée de vie moyenne d'une poulie d'alternateur annoncée est en fonction de l’année de mise en circulation (avec ou sans dispositif de débrayage) et du kilométrage du véhicule (entre 100 et 150 000 km), une conduite souple, avec une utilisation essentiellement routière et peu de trajets urbains, peut facilement mener cet accessoire au-delà des 200 000 km.
Il est assez facile de constater qu’une poulie d’alternateur arrive en fin de vie. Des bruits inhabituels se font alors entendre dans le moteur. Certains parleront de bruits de ferraille » ou de bruits de roulement ». C’est souvent annonciateur d’une usure du système de roulement.
La courroie accessoire peut émettre un sifflement signifiant que sa géométrie et celle de la gorge de la poulie ne correspondent plus. Ne parlons même pas des bruits de battement de la courroie ou du saut de la courroie hors de son logement qui sont les signes d’un mauvais montage de ces pièces ou de l’alternateur.
De plus, le signal batterie peut s’allumer dans l’habitacle et l’intensité électrique baisser dans toute l’installation : phares éclairants faiblement, baisse de la luminosité du tableau de bord…
Quels sont des différents types de poulie d'alternateur ?
On trouve différents types de poulie d’alternateur en fonction des marques et des modèles de véhicules. Mais aussi en fonction de leur âge.
La poulie trapézoïdale
C’est la plus ancienne et on ne la rencontre quasiment plus à part sur des modèles de collection ou des véhicules à grande longévité (plus de 20 ans). La gorge de la poulie présente un profil en forme de trapèze, la petite face près de l’axe. Elle est l’image en miroir inversé du profil de la courroie. Ce type de courroie et de poulie a été abandonné à cause de ses mauvaises capacités motrices, ses fréquents patinages et son usure exagérée.
La poulie à profil poly-V
C’est celle que l’on retrouve sur presque tous nos véhicules en circulation actuellement. Elle va avec une courroie large et plate présentant entre deux en six stries en creux en forme de V. Ces stries s’insèrent dans les bourrelets de même profil dans la gorge plate de la poulie.
Ce système présente de grands avantages. Sa géométrie augmente la surface de contact entre les parties mobiles et donc améliore la transmission de la puissance. De plus, comme la courroie est bien moins épaisse, le diamètre de la poulie peut être plus réduit.
La poulie à roue libre
C’est elle que l’on appelle aussi poulie débrayante ». Un moteur à combustion génère de nombreux à-coups. Ceux liés à la conduite : accélération, freinage… Mais aussi ceux, bien plus rapides, inhérents au fonctionnement des moteurs 4 temps.
Sur un cycle, il existe un temps-puissance lorsque l’explosion se produit dans la chambre de combustion et trois temps-résistance : admission, compression et échappement.
Les effets de l’alternance des cycles sont réduits par la disposition des pistons sur le vilebrequin de façon à ce qu’un temps-puissance compense chacun des trois temps-résistance, mais cela n’empêche pas l’axe du moteur de transmettre de tout petits chocs, via la courroie accessoire, à l’alternateur.
La poulie à roue libre débraye sur un temps très court de l’ordre du centième de seconde pour absorber la petite impulsion.
Elle fonctionne de la même manière, comme un vélo en roue libre, quand le moteur décélère afin de permettre la libération de l’énergie cinétique de la poulie.
La poulie découpleuse
Cette poulie répond aux mêmes objectifs que la poulie à roue libre, mais c'est une âme en caoutchouc, comme sur les poulies damper en bout de vilebrequin, qui absorbe les vibrations et les chocs. Cette technologie est peu courante.
Combien coûte le remplacement de la poulie d'alternateur ?
Le remplacement d’une poulie d’alternateur va généralement de pair avec celui de la courroie d'accessoire et des divers galets. Avec un peu de minutie, c’est une tâche relativement aisée si mettre les mains dans le cambouis ne vous effraie pas.
Le prix moyen d’une poulie d’alternateur se situe entre 30 et 60 € TTC bien que l’on puisse en trouver en dehors de cette fourchette pour certains modèles de véhicules.
Comme énoncé plus haut, la durée de vie de cet accessoire dépend de la conduite, mais aussi du parfait alignement de la poulie d’accessoire avec la poulie de vilebrequin (damper) et les différents galets et tendeurs.
Si vous n’êtes pas certain de parvenir vous-même à ce degré de précision garant de longévité, nous vous recommandons fortement de confier le changement d'alternateur à un professionnel.
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