ESP : tout savoir sur ce dispositif de correction électronique de trajectoire
L’ESP, pour Electronic Stability Program, fait partie des avancées technologiques majeures de ces dernières décennies. Initié par l’équipementier allemand Bosch en 1990, cet équipement de sécurité active est destiné à améliorer le contrôle de trajectoire de votre auto. Pour bien comprendre, examinons en détail son fonctionnement.
Qu’est-ce que l’ESP ?
L’ESP est un système électronique complexe. Son fonctionnement repose sur une série de capteurs. Ils surveillent en temps réel les paramètres de conduite. Les données recueillies sont analysées en continu par l’unité de commande de l’ESP. Cette unité compare les mouvements du véhicule avec des modèles de conduite stables. Si elle détecte une situation inhabituelle ou critique (perte de contrôle), elle intervient pour stabiliser la trajectoire du véhicule.
Nous retrouvons différents types de capteurs, notamment :
Les capteurs d’angle de braquage.
Les capteurs de vitesse de rotation des roues.
Les capteurs d’accélération latérale et longitudinale.
Les capteurs de pression des freins.
Les capteurs d’angle de braquage
Ces capteurs mesurent l’angle de braquage du volant. À partir de cette information, l’ESP peut estimer la direction dans laquelle le conducteur souhaite diriger le véhicule. Il la compare alors avec la trajectoire suivie.
Les capteurs de vitesse de rotation des roues
Ces capteurs mesurent la vitesse de rotation de chaque roue du véhicule. L’ESP détecte ainsi tout écart anormal de vitesse entre elles.
Les capteurs d’accélération
Ces capteurs mesurent l’accélération du véhicule dans les directions latérale (de côté) et longitudinale (avant-arrière). L’ESP évalue la dynamique du véhicule et identifie les mouvements inhabituels pouvant indiquer une perte de stabilité.
Les capteurs de pression des freins
Ces capteurs surveillent la pression exercée sur chaque frein. Ils permettent ainsi à l’ESP d’évaluer l’effort de freinage appliqué à chaque roue. Si un capteur de pression des freins détecte une pression accrue sur une roue, l’ESP comprend qu’elle est sur le point de perdre de l’adhérence ou de se bloquer, par exemple.
Le saviez vous ?
Un dispositif obligatoire
Depuis 2014, tous les véhicules neufs légers doivent être équipés du système ESP en Europe. Avant cette date, cette obligation s’appliquait uniquement aux nouveaux modèles d’automobiles.
Comment fonctionne concrètement l’ESP ?
Lorsqu’il détecte une anomalie, l’ESP peut utiliser plusieurs méthodes pour rétablir la stabilité du véhicule :
Le freinage sélectif.
La réduction de la puissance moteur.
La répartition du couple moteur.
Le freinage sélectif
L’ESP peut appliquer individuellement le frein à une ou plusieurs roues. Par exemple, si le véhicule montre des signes de sous-virage (dérapage de l’avant du véhicule vers l’extérieur du virage), l’ESP freine au niveau de la roue arrière intérieure au virage. L’objectif ? Aider à ramener le véhicule sur la trajectoire désirée.
La réduction de la puissance moteur
En cas de survirage, l’ESP peut réduire temporairement la puissance du moteur. Il permet aux roues de retrouver leur adhérence et évite un dérapage excessif.
La répartition du couple
Sur les véhicules à transmission intégrale, l’ESP peut ajuster la répartition du couple moteur entre les essieux. Si une roue perd de l’adhérence, l’ESP transfère momentanément plus de couple vers les roues adhérant le mieux à la route.
Quels sont les avantages de l’ESP ?
Les sorties de route sont responsables, chaque année, de nombreux accidents graves et même mortels. En corrigeant les pertes de contrôle, L’ESP renforce à la fois la sécurité active (prévention des accidents) et la sécurité passive (réduction des dommages en cas d’accident).
L’ESP offre une assistance dans toutes les situations (et pas seulement en situation de conduite difficile – routes enneigées, glissantes…). Il permet ainsi aux conducteurs de se sentir plus confiants. Cela contribue à réduire le stress au volant et à améliorer l’expérience de conduite.
Quelles sont les limites de l’ESP ?
Si l’ESP est une technologie précieuse, il pose aussi aux conducteurs quelques défis :
S’il est conçu pour détecter et corriger les écarts de trajectoire, sa précision peut être limitée lorsque la vitesse dépasse la capacité d’adhérence des pneus.
L’ESP peut aussi déclencher des interventions de correction inutiles ou excessives. Par exemple, en réagissant à des irrégularités mineures de la route ou à des mouvements brusques du volant.
Ce dispositif n’évite pas les accidents en cas d’inattention ou de somnolence du conducteur.
Le saviez vous ?
Les cas où l’ESP reste inactif
Dans certaines situations, l’ESP ne s’active pas lorsque la voiture est conduite en marche arrière ou lorsque la vitesse de conduite est inférieure à 20 km/h.
Comment savoir si mon ESP est hors service ?
Si votre ESP fonctionne correctement, le voyant correspondant sur votre tableau de bord s’allumera :
Au démarrage du véhicule.
Lorsque l’ESP est actif en roulant.
En cas d’allumage prolongé après le démarrage, il est conseillé de se rapprocher d’un garage pour effectuer un diagnostic.
ESP : historique et évolution
Les premiers concepts de contrôle électronique de stabilité ont été explorés dans les années 1970 par des ingénieurs automobiles soucieux d’améliorer la sécurité des véhicules. Des prototypes de systèmes de contrôle de stabilité ont été développés dans les années 1980.
La première génération de l’ESP a été introduite sur le marché automobile dans les années 1990, à la demande des constructeurs Mercedes et BMW. Les premières autos équipées de l’ESP étaient principalement des voitures haut de gamme, mais, rapidement, ce système s’est étendu à une gamme plus large de véhicules.
Au fil du temps, l’ESP a subi des améliorations significatives en termes de précision, de réactivité et de fonctionnalités. Les capteurs sont devenus plus sophistiqués, tout comme les algorithmes de contrôle. De nouvelles fonctionnalités, comme l’assistance au départ en côte et le contrôle de descente, ont été ajoutées pour améliorer encore la sécurité et le confort de conduite.
L’ESP fait aujourd’hui partie des nombreux dispositifs de sécurité et d’aide à la conduite, avec :
Le système antiblocage des freins (ABS).
L’aide au freinage d’urgence (AFU).
L’antipatinage (ASR).
Le régulateur de vitesse (Cruise Control).
Le limiteur de vitesse (Speed Limiter).
L’aide au maintien dans la voie (Lane Keeping Assist).
Le système de surveillance des angles morts (Blind Spot Monitoring System).
L’assistant de changement de voie (Lane Change Assist).
Le système de détection de collision avant (Forward Collision Warning).
Le système de freinage automatique d’urgence (Automatic Emergency Braking).
Ces systèmes utilisent des capteurs similaires à ceux de l’ESP pour anticiper et éviter les accidents.
L’ESP fournit une assistance précieuse lors des freinages d’urgence. En cas d’anomalie, il est important de procéder aux réparations qui s’imposent. Pour trouver votre garage de proximité, rendez-vous sur le comparateur d’idGarages !
Les trois points clés à retenir sur l’ESP :
L’ESP utilise une combinaison de capteurs pour détecter les signes d’instabilité du véhicule.
En corrigeant sa trajectoire, il aide à réduire le risque de sortie de route.
Il peut, pour ce faire, utiliser différentes méthodes : freinage sélectif, réduction de la puissance moteur, répartition du couple.
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